TESTIMONIANZA DI ALESSANDRO SACCO IN FRANCESE:

 

Témoignage d’Alessandro Sacco

 

Je m’appelle Alessandro Sacco. Je suis né à Palerme le 19 novembre 1977, dans une famille très pauvre qui avait déjà trois fils. Mes proches ont dit à ma mère : “vous êtes déjà si pauvres, tu n’as pas besoin d’un autre enfant ! Avec 50 euros seulement, tu peux avorter et éviter le problème d’avoir un quatrième fils !” Ma mère a parlé à un ami proche de ses intentions d’avorter, mais cet ami lui a dit: “Tu ne connais pas la volonté de Dieu pour ce petit bébé, veux-tu vraiment le tuer ?”. Ma mère a suivi le conseil de son ami contre la volonté de ma famille.

Alors que j’avais seulement 3 ans et 3 mois, ma tante a remarqué que je boitais. Elle a alors dit à ma mère de m’emmener voir un médecin. Le médecin a d’abord diagnostiqué une paralysie due à la chaleur, mais après d’autres examens il a été découvert que j’avais une tumeur au cerveau, de la taille d’une mandarine (env. 4 cm), qu’il était impossible d’opérer dans ma ville, Palerme. On nous a conseillé d’aller à Messine ou, mieux, en France. Mes parents ont décidé de m’emmener à Messine où j’ai été opéré. Mais la tumeur n’a pas été retirée dans sa totalité, et après l’opération quelque chose de très particulier est arrivé. Le médecin de garde de nuit a dit à ma mère de l’appeler si jamais quelque chose d’anormal se passait, et cette nuit-là j’ai commencé à avoir des problèmes.

Tout à coup mon front a commencé à gonfler de manière incontrôlée. L’infirmière a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que ça devait être un effet secondaire du traitement que j’avais reçu pendant l’opération. Petit à petit même mes sourcils, mes yeux et mes pommettes ont commencé à gonfler. Ma mère était de plus en plus inquiète ; on lui a dit que le médecin était très occupé, en visite à d’autres patients à l’étage supérieur... jusqu’à ce que de l’écume commence à sortir de ma bouche, et que ma mère crie désespérément à l’aide. Finalement, le docteur est entré en courant, demandant : “qu’est-ce qui s’est passé ?”. Ils m’ont donné un calmant et le lendemain matin plusieurs médecins sont venus m’examiner dans ma chambre. J’ai su plus tard, de la bouche d’une fille de 12 ans qui était dans ma chambre, que les médecins avaient dit que j’étais entré dans un coma de second degré et qu’il n’y avait pas d’espoir que je sois sauvé.

Plus tard, ils ont appelé mon père qui a ensuite dû donner la mauvaise nouvelle à ma mère. Lorsque ma mère l’a su, pour la première fois de sa vie, elle a ouvert son cœur au Christ en disant : “Seigneur, j’ai entendu ta voix et je n’ai pas avorté, et aujourd’hui tu veux reprendre mon fils bien-aimé?”

Contre toute attente, le lendemain je me suis réveillé de mon coma et les médecins ont commencé un traitement expérimental généralisé (mélange de chimiothérapie et de thérapie au cobalt), qui a entraîné de graves problèmes physiques chez moi. Quelques temps plus tard je n’étais même plus capable de digérer la nourriture.

Pendant de nombreuses années, je n’ai pu marcher correctement, et les gens me regardaient avec pitié, ce qui me faisait me sentir anormal. Lorsque je suis allé à l’école, les choses ont empiré parce que les enfants se moquaient de moi et me rejetaient ; ils baissaient mon pantalon ou rigolaient en me voyant parce que j’étais paralysé. Je ne pouvais rien faire, même pas jouer au foot. Un jour, à l’école, j’ai dû écrire une rédaction sur ce que j’aimerais faire quand je serais plus grand, et je me suis mis à pleurer parce que pour la première fois j’ai réalisé que je n’en avais aucune idée.

Quand je marchais dans la rue les enfants me crachaient dessus, me jetaient des cailloux ou m’urinaient dessus. Très vite, j’ai été fatigué de vivre et j’ai commencé à penser à mettre fin à mes jours. Je me détestais et je détestais tous les gens autour. Je m’enfermais à la maison et ne voulais pas en sortir. Ma mère m’encourageait à sortir mais chaque fois que j’essayais de sortir les choses empiraient ; par exemple, un jour, en fuyant les enfants qui me pourchassaient, j’ai perdu mes chaussures et ai dû rentrer pieds-nus.

En cherchant de l’aide je suis devenu très pieux ; je me suis tourné vers un nombre incalculable de saints mais aucun n’a répondu à mon appel. Un jour, j’ai dit : “maman, je veux voir Jésus”. Elle m’a dit que pour voir Jésus, il fallait que je meure, et donc que je ne reverrais jamais ni mon père ni ma mère. J’ai pensé : “ne puis-je pas mourir, voir Jésus et revenir sur terre voir mes parents ?”

En 1986, à l’âge de 9ans, quelque chose d’étrange m’est arrivé. Mon père a commencé à jurer et je me suis fâché avec lui, lui disant : “papa, tu dois prier Dieu, pas le maudire !” Mon père s’est énervé et m’a envoyé au piquet. Je me suis mis à pleurer et soudain j’au vu Jésus. Je suis tombé à genoux et j’ai commencé à répéter la prière du Seigneur. Quand tout a été terminé j’ai couru vers ma mère en disant “maman, mon cœur bat si vite...” J’étais rempli de joie et j’ai raconté à ma mère ce qui s’était passé. Au début, ma mère ne m’a pas cru, mais lorsqu’elle a vu que j’étais sérieux elle a commencé à faire des recherches sur les différentes religions qu’elle connaissait pour voir s’il était vraiment possible de connaître Jésus.

Le lendemain ma mère a rencontré une femme, à qui elle ne parlait jamais parce qu’elle était chrétienne, mais ce jour-là ma mère lui a demandé s’il était vraiment possible que j’aie vu Jésus. Cette femme a commencé à parler de Jésus à ma mère et à lui raconter les histoires d’autres gens qui avaient eu des expériences similaires. Ma mère est rentrée à la maison et m’a raconté tout cela, et le lendemain j’ai décidé de me rendre au magasin où cette femme travaillait. Même si c’était le jour de repos de cette femme, le Seigneur lui avait fait comprendre qu’il lui fallait ouvrir quand même ce jour-là, parce qu’Il était sur le point de lui envoyer quelqu’un. Ce jour-là ma mère et moi avons confessé nos péchés et reconnu que le Christ était notre Sauveur.

Après quelques temps j’ai entendu une voix dans ma tête qui me disait de partir parcourir le monde et semer l’Evangile. J’ai refusé de l’écouter à cause de mes problèmes physiques : je n’étais même pas capable de me laver et de m’habiller tout seul.

En 1992, la mission “Christ is the Answer” [Christ est la réponse] est arrivée dans ma ville et j’ai commencé à assister aux rassemblements quand je le pouvais. Pendant une prière, j’ai eu une vision : je me voyais devant Jésus, qui portait mon corps blessé. Là où ses mains me touchaient, mes blessures disparaissaient. Il a ensuite pointé son doigt vers le Ciel et m’a dit “il y a une place prête pour toi là-haut”. Après tant d’années j’ai compris que la guérison était celle de mon cœur et que je ne pourrais pas continuer à parler à Jésus si je continuais à me haïr et à haïr les autres.

J’ai décidé de rejoindre le groupe, mais ni mes parents ni les responsables de la mission n’étaient contents de cette décision : on m’a dit qu’il fallait que j’attende d’avoir 18 ans. Trois ans se sont écoulés dans les larmes et la prière jusqu’à ce qu’enfin, le 3 mars 1995, je fasse partie de “Christ est la réponse”.

Un jour j’ai essayé de donner mon sang mais on m’a dit que je ne le pouvais pas parce que j’étais trop petit - je mesure seulement 1,27m - et qu’il serait bon que je fasse des analyses complètes. Le médecin m’a dit qu’il ne me restait plus beaucoup de temps à vivre parce que j’avais trop de problèmes médicaux : diabète, cholestérol, problèmes de thyroïde, arthrite, scléroses multiples, et autres. Lorsque je suis retourné chez moi j’ai pleuré et j’ai dit au Seigneur que je n’avais pas peur de mourir mais que j’avais peur de souffrir parce que j’avais déjà assez souffert depuis que j’étais petit. Alors que je priais, Jésus m’a montré autre chose. J’ai vu mon corps aussi petit qu’un pouce et la main de Dieu me recouvrant. Il disait : “Aussi longtemps que ma main te protégera, tu ne mourras pas. Le chemin sera difficile, mais n’aies pas peur, je serai toujours là à tes côtés.”

En une autre occasion les médecins m’ont dit que je devrais quitter la mission et entrer dans un centre de soins où je pourrais suivre de meilleurs traitements. Lorsque je suis rentré chez moi, je suis tombé à genoux devant le Seigneur et une fois encore Jésus m’est apparu. Il y avait une lumière et un soldat dont je ne pouvais pas voir le visage ; j’étais tout petit, debout devant Lui. Il disait : “Sois tranquille, et ne bouge pas du lieu où je t’ai mis”.

Aujourd’hui encore les médecins ne me donnent que 2 années à vivre à cause d’autres difficultés. Un de mes poumons a cessé de fonctionner, et à cause de mon allergie à la poussière je pourrais avoir une attaque d’asthme qui me tuerait. Mais j’ai choisi de servir le Seigneur en mission quoi qu’il arrive. Je sais qu’il prend soin de moi et je peux être en paix rien qu’en sentant Sa présence.

Si vous traversez des moments difficiles, souvenez-vous qu’au pied de la croix vous trouverez les réponses aux questions que la vie vous soumet.